----- Original Message ----- From: "Alexandre de Charrière" alexandre@attac.org To: <Recipient List Suppressed:> Sent: Monday, June 30, 2003 8:50 AM Subject: [ATTAC-SwissInfo] Communiqué d'Attac-Suisse sur le FCM et la participation de J. Nikonoff, président d'Attac-France, à ce dernier
Communiqué d'Attac-Suisse sur le FCM et la participation de J. Nikonoff, président d'Attac-France, à ce dernier.
Lausanne, le 30 juin 2003,
La 15ème édition de Forum de Crans Montana vient de se terminer. Ce forum, dont un des buts premiers est l'intégration et la promotion des pays du Sud ainsi que des pays de l'Est à l'économie de marché, a une fois de plus réuni autour d'une même table acteurs économiques privés et dirigeants de pays au souci démocratique peu avéré. Sponsorisée entre autre par Syngenta, Tamoil ou encore BP, mais soutenue aussi autant par la Banque Mondiale que par l'ONU, cette édition aura ainsi rassemblé tant M. Ravalomana, multi-millionaire du yaourt et président de Madagascar, que M. Obasanjo, président du Nigéria (pays membre du NEPAD), ou encore le président de l'Equateur, M. Gutierez qui s'est fait remarquer suite à ses politiques d'austérité. Un moment attendu de ce sommet aura été la visite de l'ancien consultant d'Unocal aujourd'hui parachuté Président de l'Afghanistan: M. Karzaï. Cette venue fit d'ailleurs suite à la visite d'une délégation du FCM composée de M. Carteron (organisateur du forum) et de représentant de grandes entreprises dont Syngenta en Afghanistan, officiellement pour lui remettre le prix de la fondation pour ses efforts de reconstruction du pays. Toutefois, le point fort de cette édition restera sans doute la journée consacrée à l'Iran. Déjà fortement présents lors des précédentes éditions les dirigeants iraniens se sont fait fort de montrer les disponibilités de leur pays à appliquer les directives du FMI en vue d'une demande d'adhésion à l'OMC. Répondant aux questions des journalistes sur les derniers mouvements étudiants qui eurent lieu dans son pays contre le projet de privatisations des universités, Mohammad Hossein Adeli, vice-ministre iranien des Affaire économiques, déclarait: "Le problème s'est réglé de manière satisfaisante. Le président Khatami était d'accord avec eux et le gouvernement a répondu positivement aux demandes qui lui ont été formulées. L'expression populaire se fait en Iran, comme en France et ailleurs en Europe". Plus de 4'000 étudiants ont été arrêtés durant cette révolte. A l'heure actuelle, le gouvernement dit encore détenir plus de 80 personnes qui sont aux mains du Ministère du Renseignement. Certains étudiants risquent jusqu'à la peine de mort. Cependant, M. Adeli a raison malgré lui sur un point: l'expression populaire se fait en Iran, comme en France et ailleurs en Europe. L'expression populaire se fait et doit se faire. Face aux projets de zones de libres échanges (comme celui proposé lors dernier WEF en Jordanie pour le Moyen-Orient), face à la marchandisation du monde au profit d'une infime minorité, l'expression populaire doit se faire et se fera malgré les répressions. C'est pourquoi Attac-Suisse se dit surpris d'apprendre par la presse que le président d'attac France, Jacques Nikonoff, a participé au Forum de Crans-Montana et nous tenons à clarifier que nous n'avons pas été intégré dans cette démarche et que nous nous en distancions. Ce n'est pas parce que des dirigeants de pays du Sud participent à ce forum qu'ils représentent forcément les intérêts et espoirs de leur population. Contrairement à l'appréciation de M. Nikonoff, nous ne pensons pas que le Forum de Crans-Montana n'ait rien de comparable avec un G8 ou un forum de Davos. Bien au contraire, nous y voyons une certaine continuité dans la volonté d'étendre les mécanismes de marché, de garantir les conditions de libre exploitation et de libre profit. Si, comme le dit M. Nikonoff, "à Davos, les pays du Sud ne sont que des otages", il n'en va pas autrement à Cran Montana, du moins pour leur population. Les récents événements d'Iran sont là pour nous le rappeler. Attac suisse tient donc à réaffirmer que dans les conditions actuelles, au "dialogues" orchestrés par les Global Leaders, nous préférons chercher le dialogue avec les mouvements sociaux en provenance des régions touchées par la mondialisation néolibérale et la guerre, le dialogue et l'action avec les organisations participantes aux contre-forums.
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